EDITO
« Le cinéma espagnol, si loin si proche »
Quatorze ans que le Festival du Cinéma Espagnol de Nantes invite les spectateurs à la re-découverte d’un pays, de ses cultures, de son imaginaire.
Depuis ses débuts, il a fortement affirmé son double souci : préserver le passé, par le biais des rétrospectives, des films d’archives et une attention particulière à l’avenir et à l’hybridation des images. La volonté de se démarquer d’autres festivals s’exprime dans la découverte ou la confirmation de nouveaux talents, le suivi attentif de grands metteurs en scène qui font des paris risqués et, bien sûr, par sa vocation à promouvoir le cinéma de différentes régions espagnoles (plein feux sur l’Andalousie, et toujours le Pays Basque).
Ce monde pluriel et en pleine contradiction est raconté dans tous les genres, drames ou comédies, par des cinéastes dont beaucoup de jeunes auteurs ou des indépendants.
Retenues d’images
Malgré les polémiques et les inquiétudes qui agitent le monde du cinéma en Espagne, la mémoire collective des spectateurs gardera, sans aucun doute, trace de la folie généreuse de David Trueba adaptant le roman homonyme de Javier Cercas, Soldats de Salamine, hommage aux héros anonymes de toutes les guerres, de la quête écorchée de Isabel Coixet, Ma vie sans moi, de l’audace et la tendresse de Iciar Bollain abordant la question de la maltraitance des femmes dans Te doy mis ojos, du retour en force au plus profond de ses racines de Manuel Gutiérrez Aragon dans La vie qui t’attend présenté au dernier Festival de Berlin.
Toutes les générations, tous les styles se sont manifestés : de grands auteurs reconnus comme Vicente Aranda revisitant dans Jalousie et Juana la Loca les sources de la passion, la folie d’amour et le mythe de l’Espagne, Fernando Colomo inventant les chemins d’un impossible accomplissement avec Au Sud de Grenade et Pedro Olea approfondissant l’exploration des obsessions et des angoisses de notre époque dans Temps d’orage.
Un nouveau pari
Ce cinéma-là se voudrait aussi inventeur de rêves (Marc Rechà, Les mains vides), revisiteur de la mémoire de la rumba catalane (Le Grand Chat de Ventura Pons), porteur d’interrogations et de confrontations (La pelote basque de Julio Medem et Nous sous-signons de Joaquin Oristrell), créateur de nouveaux mondes (Balseros de Caries Bosch)…
Faire passer les frontières à ces 40 films constitue tout autre chose que la programmation d’un simple regard «ailleurs», c’est donner aux spectateurs d’ici le pouvoir d’une consécration pour certains films, d’une seconde chance pour d’autres, dans un monde faussement ouvert aux consommations rapides.
Pilar Martínez-Vasseur
Zoom sur l’édition
Chronique du 14e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes
Le Festival dans la presse
Retrouvez le 28e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes dans la presse française et internationale.
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