Carlos Saura
« Cinéaste du détour et de la parabole » (Jean Collet), Carlos Saura est l’auteur d’une œuvre cinématographique aussi rigoureuse que polyphonique, puisant ses inspirations dans tous les arts, aussi bien la musique, la danse, la peinture ou la photographie qu’il pratique assidument.
Le réalisateur aragonais à la renommée internationale et à la filmographie foisonnante est mis à l’honneur dès la première édition du Festival avec l’un des plus beaux hommages du septième art rendu au Siècle d’or espagnol, La noche oscura. Après s’être consacré à la figure du personnage mythique de Saint Jean de la Croix, il dépeint le crépuscule bordelais du peintre Goya dans Goya en Burdeos, projeté à Nantes à sa sortie en 2000, année où un hommage lui est rendu à travers la programmation de cinq de ses films. Mais c’est avec l’histoire d’un anonyme, celle de l’enfant Manu dans Pajarico, que le réalisateur de Cría cuervos remporte à Nantes le prix Jules Verne du Meilleur Film en 1999. Parmi la quarantaine de longs-métrages qui composent son œuvre, le Festival en aura projetés un peu plus de la moitié et reçu le réalisateur à quatre reprises. De sa première visite en 2007 – succédant à celle d’Eulalia Ramón et de la jeune Anna Saura pour El séptimo día –, Carlos Saura laisse le souvenir d’un artiste complet qui, l’objectif toujours à la main, est venu présenter une exposition de photos peintes qu’il nomme ses « Fotosaurios ». En 2010 et 2011, le théâtre Graslin lui ouvre ses portes pour présenter lors de soirées spéciales deux de ses films témoins de ses influences musicales, respectivement Io, Don Giovanni et Flamenco, Flamenco. Notons que ses films ont fréquemment été montrés dans différents cycles du Festival : ainsi Deprisa, deprisa dans le cycle consacré à Madrid en 2011 ou Ana y los lobos dans celui sur la Guerre civile en 2016 ; c’est encore en 2019 dans le cadre de la « La caméra au rythme du flamenco » que l’on retrouve ce cinéaste qui a su renouveler le cinéma musical espagnol et qu’illustre avec éclat Bodas de sangre. Lors de sa dernière visite à Nantes en 2015 à l’occasion de son hommage où sont projetés ¡Ay Carmela !, La caza, Goya en Burdeos et Peppermint frappé, Carlos Saura a offert aux Nantais un débat avec Fernando Trueba autour de la riche question de « La France dans le cinéma espagnol », qui a fait date dans l’histoire du Festival.
Films projetés au Festival :
Las paredes hablan (2022) / 2023
Rosa Rosae. La guerra civil (2021) / 2022
Jota de Saura (2016) / 2017
Argentina (2015) / 2016
Flamenco, flamenco (2010) / 2011*-2012
Io, Don Giovanni (2009) / 2010*
Iberia (2005) / 2007*
El Séptimo día (2004) / 2005*
Buñuel y la mesa del rey Salomón (2001) / 2002*
Goya en Burdeos (1999) / 2000*-2002-2015*
Pajarico (1998) / 1999 > Prix Jules Verne 1999
Tango (1998) / 1999
Taxi (1996) / 1999-2007*
Flamenco (1995) / 2004
Sevillanas (1992) / 2004
¡Ay Carmela! (1991) / 1992-1995-1996-2000*-2015*-2022
La noche oscura (1989) / 1990
El Dorado (1987) / 1992
Carmen (1983) / 1992-1997
Antonieta (1982) / 1991-2000*
Bodas de sangre (1981) / 1997-2019
Deprisa, deprisa (1980) / 2002-2011
Elisa, vida mía (1977) / 1992
Cría Cuervos (1976) / 1999-2000*-2007*-2013* [Dossier pédagogique]
Anna et les loups (1973) / 2016
Peppermint frappé (1967) / 2015*
La Caza (1966) / 1991-2000*-2015*
Titre (Année de sortie) / Année de projection au Festival * film présenté par l’invité
Personnalités en relation :
Féodor Aktine (acteur) | Juan Diego (acteur) | Diego Gabino (acteur) | El Gran Wyoming (acteur) | Joaquín Grilo (musicien) | José Luis López Linares (chef-opérateur) | Carlos Núñez (musicien) | Eulalia Ramón (actrice) | Maribel Verdú (actrice) | Fernando Victoria de Lecea (producteur)
Dans les archives du Festival :
Temps forts en images :
Pour en savoir plus :
BLOCH-ROBIN, Marianne, Carlos Saura. Paroles et musique au cinéma, Villeneuve-d’Asq, Presses Universitaires Septentrion, 2018. | LEFERE, Robin y VV.AA., Carlos Saura: una trayectoria ejemplar, Madrid, Visor Libros, 2011. | OMS, Marcel, Carlos Saura, Paris, Edilig, 1981. | SANCHEZ VIDAL, Agustín, El cine de Carlos Saura, Zaragoza, Caja de Ahorros de la Inmaculada, 1988. | TALVAT, Henri, Le Mystère Saura, Montpellier, Climats, 1992.
La noche oscura : Juan Diego (acteur)
Ay Carmela : Diego Gabino (acteur)
El Dorado : Féodor Aktine (acteur)
Io, don Giovanni : Eulalia Ramón (actrice)
Jota de Saura : Carlos Núñez (acteur)
El séptimo día : Juan Diego, Eulalia Ramón (acteurs)
Iberia : José Luis López Linares (chef-opérateur)
Goya en Burdeos : Eulalia Ramón, Maribel Verdú (actrices)
Buñuel y la mesa del rey Salomón : El Gran Wyoming (acteur), José Luis López Linares (chef-opérateur)
Flamenco : Joaquín Grilo (acteur/musicien)
Taxi : Fernando Victoria de Lecea (production management)
Pajarico : José Luis López Linares (chef-opérateur), Eulalia Ramón (actrice), Fernando Victoria de Lecea (production management)