
Pour la première fois à Nantes, le Festival est heureux d’accueillir le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona en tant qu’Invité d’honneur de l’édition 2025.
Juan Antonio Bayona
Présent du 23 au 24 mars 2025
Premier de cordée
Au sommet du box office depuis son premier long métrage L’Orphelinat, le réalisateur aux cinq longs métrages est un des rares espagnols à avoir dirigé une super production hollywoodienne (Jurassic World : Fallen Kingdom). « Machine à faire du cinéma », selon son ami et mentor Guillermo del Toro, « Jota » conçoit le 7ᵉ art comme une quête d’émotions fortes. Avec, pour mantra, la création d’un monde sans limites.
Peter Pan
Dans la lignée de Víctor Erice, « Jota » place le regard de l’enfant au cœur du récit. Au milieu de l’écran. Révélant par la même des talents comme Tom Holland ou Lewis MacDougall. Un enfant au monde intérieur infini (L’Orphelinat, Quelques minutes après minuit) ou au courage insoupçonné (The Impossible). Une enfance que Bayona met toujours à rude épreuve, en particulier dans Quelques minutes après minuit, où le frêle Conor doit se battre contre le bullying et le cancer de sa mère. Une lutte acharnée comme pour gagner encore un peu plus la complicité du spectateur, alors poussé à déterrer ses propres racines. À replonger dans ses souvenirs. On y retrouve aussi la passion du jeune Bayona pour le dessin – sans doute héritée de son père – et à qui le réalisateur fait référence en intégrant des séquences de cinéma d’animation époustouflantes. Bayona, lui-même fasciné par les super-héros et marqué par les films d’horreur du programme télévisé culte espagnol Historias para no dormir, n’oublie pas pour autant le sacrifice des parents et loue la mère-courage. Avec, sans doute à l’esprit, ses propres parents, à qui il dédiera le Prix national de cinématographie reçu en 2013.
Monstres et compagnie
À la manière d’un King Kong, dont le film a marqué sa cinéphilie, J. A. Bayona a montré durant ces deux dernières décennies que rien – ou presque – n’était impossible au cinéma. Cette ambition, qui habite le cinéaste depuis ces premières réalisations, lui a permis de gravir des sommets à priori infranchissables. À l’image du tsunami insatiable que le réalisateur décide de reproduire le plus fidèlement possible, pour transmettre au mieux le drame vécu par cette famille de touristes emportée par le monstre marin. Dans Quelques minutes après minuit, Bayona convoque une toute autre monstruosité : celle de la maladie frappant la mère du protagoniste mais aussi celle qui naît de l’imagination sans frontières du jeune garçon et prend vie pour le sauver. Enfin, et de manière plus crue, Bayona montre la part de monstre de l’être humain lorsqu’il semble perdre son humanité. Cette part d’ombre qui pousse les survivants d’un crash aérien survenu dans la cordillère des Andes à avoir recours au cannibalisme (Le Cercle des neiges, 2023).
Made in Spain
Formé dans la prestigieuse école de cinéma ESCAC à Barcelone qui, via sa société de production Escándalo Films, produira ses premiers vidéo-clips musicaux et courts métrages, le réalisateur aux 4 Goya demeure un fervent défenseur du cinéma espagnol et produit en Espagne. Preuve en est avec The Impossible, tourné dans des studios de la région de Valence ou encore Quelques minutes après minuit, dont une grande partie a pris forme en Catalogne. Conçus, comme toute sa filmographie, par une équipe fidèle depuis les bancs de l’ESCAC. À l’époque où le réalisateur nourrissait son appétit cinéphile dans des festivals comme celui de Sitges. Où, qui sait, il ira peut-être défendre son prochain film adapté de plusieurs récits du journaliste Chaves Nogales sur la Guerre civile espagnole. Et pour lequel il a annoncé travailler d’ores et déjà sur le scénario avec un autre cinéaste espagnol : Agustín Díaz Yanes. L’occasion d’affronter à son tour une autre monstruosité dont les racines n’ont pas encore été totalement enfouies. Mais Bayona nous montrera qu’au cinéma, rien n’est impossible…
Arnold Faivre

Les temps forts de sa venue à Nantes
Carmen Maura sera à Nantes du vendredi 31 mars au samedi 1er avril 2023. L’actrice espagnole donnera une masterclass (samedi 1er avril, Théâtre Graslin) et présentera plusieurs de ses films en salle, au cinéma Katorza.
2 films présentés en salles

Cinéma Katorza
- Salvajes (2001) de Carlos Molinero
> vendredi 11 juin, 20h05 / samedi 12 juin, 11h00 - La fleur de mon secret / La flor de mi secreto (1995) de Pedro Almodóvar
> dimanche 13 juin, 17h00
Cité des congrès
- La fleur de mon secret / La flor de mi secreto (1995) de Pedro Almodóvar
> samedi 12 juin, 17h
Masterclass
de JUAN ANTONIO BAYONA animée par DESIRÉE DE FEZ
Retrouvez le réalisateur espagnol et la journaliste et critique de cinéma, sur la scène du Théâtre Graslin, le dimanche 23 mars à 16h. Accessible à toutes et tous, la masterclass sera traduite en français.
La masterclass sera suivie à 18h05 de la présentation et projection du film, Le Cercle des neiges (2023). Inédit en salle et inspiré de faits réels, ce film a remporté 12 Goya et reçu 2 nominations aux Oscar 2024 dont celle du Meilleur Film International
En savoir plus
Formé à l’ESCAC (Escola Superior de Cinema i Audiovisuals de Catalunya) de Barcelone, Juan Antonio Bayona est un fervent défenseur du cinéma espagnol. Depuis L’Orphelinat, son premier succès, il s’est imposé comme l’un des cinéastes les plus acclamés, tant par le public que par la critique. Il compte parmi les rares espagnols à avoir dirigé une superproduction hollywoodienne avec Jurassic World : Fallen Kingdom, le cinquième volet de la série. Son dernier film, Le Cercle des neiges, nommé aux Oscars et récompensé de douze Goya, a été salué pour son humanisme et ses prouesses techniques. Pour lui, le cinéma est une quête d’émotions fortes, avec pour mantra, la création d’un monde sans limites, comme en témoignent ses 5 longs métrages que vous pourrez (re)découvrir au Festival. Il est l’invité d’honneur de notre 34e Festival.