
Marisa Paredes : talent aiguilles
À rebours d’une éducation qui la destinait à tout sauf au métier d’actrice, Marisa Paredes a pris, très tôt, son destin en main.
Une “chica” almodovarienne
30 ans nous séparent du tournage de Talons aiguilles, lorsqu’elle chausse les fameux talons de Becky del Páramo. Elle conquiert alors l’Europe et le monde. Almodóvar ne pourra se passer d’elle pour La Fleur de mon secret, Tout sur ma mère, Parle avec elle et La piel que habito. Almodóvar-Paredes : une rencontre que le réalisateur résumera ainsi : « sans Marisa, j’aurais joué moi-même ces rôles ».
Caméléonne
Les années 90 riment alors avec un cinéma étranger séduit par la grâce et le talent de l’Espagnole : Amos Gitai, Philipe Lioret, Arturo Ripstein, Raoul Ruiz et tant d’autres. Marisa Paredes ne délaisse pas pour autant le cinéma qui l’a vu éclore. Elle tourne alors pour Gonzalo Suárez et Jaime Chávarri. Par goût du challenge, elle est à l’affiche du terrifiant et glaçant Frío sol de inverno de Pablo Malo. Début 2000, c’est dans le tout aussi radical Salvajes de Carlos Molinero qu’elle déploie l’éventail de son jeu, travaillant ensuite pour Guillermo del Toro, Manoel de Oliveira, Laure Carpentier ou Thierry Alifa. Sans oublier Jaime Rosales, qui lui offre l’un de ses tout derniers rôles dans Petra.
Depuis le Prix d’honneur décerné lors du 30e anniversaire du Festival en 2021, Marisa Paredes avait donné de la voix dans plusieurs documentaires. Pour dénoncer l’horreur vécue par des femmes républicaines pendant la Guerre civile (Las cartas perdidas, Amparo Climent) ou remémorer la grève d’une troupe de théâtre à la fin du franquiste (Mucha mierda, Alba Sotorra).
Cette année, elle sera, à titre posthume, à l’affiche du dernier long métrage de Lluís Miñarro : Emergency exit. Comme la dernière révérence d’une actrice qui nous a quitté le 17 décembre dernier, franchissant les plus grandes portes pour cueillir la fleur de nos secrets.
Arnold Faivre
Une rencontre pour célébrer Marisa Paredes
En présence de Esther García, productrice des films d’Almodóvar, Emmanuel Larraz, historien du cinéma, et Pilar Martínez Vasseur, co-autrice de Cinéma, écriture et histoire dans Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar.
> Mardi 25 mars 2025, 18h15 | Cosmopolis
9 présentations en salle
Cinéma Katorza
- En los mágenes (2022)
> jeudi 23 mars, 20h45 (Ouverture) - Cellule 211 (2009)
> vendredi 24 mars, 20h55
> samedi 25 mars, 11h15 - Les repentis (2021)
> vendredi 24 mars, 14h00
> samedi 25 mars, 11h05 - Inconscientes (2004)
> samedi 25 mars, 16h15 - Ne dis rien (2003)
> samedi 25 mars, 18h30 - Les avantages de voyager en train (2019)
> dimanche 2 avril, 20h00 (Clôture)
Opéra Graslin
- En los mágenes (2022)
> jeudi 23 mars, 19h30 (Ouverture Graslin)
Interview
Entretien avec Luis Tosar à propos de son rôle d’acteur dans Les repentis / Maixabel d’Iciar Bollain (2021).