Invité d’honneur de cette 29e édition, l’acteur espagnol sera à Nantes du lundi 1er au mercredi 3 avril. Javier Bardem donnera une masterclass et présentera six des dix films qu’il a lui-même sélectionnés pour cet hommage.
Javier Bardem, l’explora(c)teur
Présent du 1er au 3 avril 2019
Nantes accueille un géant. Un acteur de taille XXL. Le Festival met à l’honneur le plus international des acteurs espagnols. Le premier de ses compatriotes à remporter un Oscar, celui du meilleur second rôle, en 2008, pour son interprétation inoubliable dans le sombre et saisissant No Country for Old Men. Son nom est Bardem. Javier Bardem.
Caméléon
Le début des années 90 rime pour lui avec le cinéma sulfureux et transgressif de Bigas Luna : Las edades de Loulou ; Jamón, jamón ; Huevos de oro. Sa carrure impose. Sa carrière éclot. Les premières récompenses ne tardent pas à venir, d’abord au Festival International de Cinéma de San Sebastián puis aux Goya pour Días contados d’Imanol Uribe, en 1994. Bardem est alors courtisé par les meilleurs du moment : Juanma Bajo Ulloa (Airbag), Manuel Gómez Pereira (Entre las piernas), Álex de la Iglesia (Perdita Durango), Mariano Barroso (Éxtasis). Sans oublier Pedro Almodóvar qui, après Talons aiguilles, le rappelle pour Carne Trémula. Dans ce dernier, l’acteur interprète avec force et justesse un joueur de basket-ball en fauteuil roulant. Preuve, déjà, d’une appétence pour les rôles ardus. L’Espagne le chérit et l’Amérique commence alors à le courtiser. Julian Schnabel souhaite raconter la soif de liberté du poète cubain Reinaldo Arenas. Qui d’autre alors que Bardem pour ce Before Night Falls ? Il y brille, est nominé à l’Oscar du meilleur acteur et franchit un pas… de géant.
Dans la lumière
Javier Bardem n’en oublie pas pour autant sa péninsule. Tour à tour, Fernando León de Aranoa puis Alejandro Amenábar saisissent toute sa puissance et sa capacité à se transformer en un personnage auquel il croit. Il est donc Santa dans Los lunes al sol (Prix Jules Verne et du Jury Jeune en 2003 au Festival du Cinéma Espagnol de Nantes), portant sur ses larges épaules la crise économique qui ronge déjà une génération. Mar adentro le contraint à la métamorphose et à l’exploit : il relève le défi et incarne l’écrivain devenu tétraplégique, Ramón Sampedro. Ces deux films incontournables du cinéma espagnol sont aussi ceux du Bardem combattant. Porteur d’un message auquel le public nantais adhère en décernant le Prix du Public 2005 au long-métrage d’Amenábar. Fort de sa notoriété, l’acteur produit alors le documentaire choral Invisibles, en 2007, puis, cinq ans plus tard, Hijos de las nubes, la última colonia de Álvaro Longoria. Pour eux, les invisibles du conflit au Sahara occidental.
Loving Bardem !
L’appel du large rugit de nouveau. Woody Allen l’imagine en peintre irrésistible dans Vicky Cristina Barcelona. Mais il aime surprendre et revient donc à Barcelone dans la peau d’Uxbal, un homme au crépuscule de sa vie, dans Biutiful d’Alejandro González Iñárritu. Ce changement de registre réussit à Bardem : Cannes lui décerne le Prix de la meilleure interprétation masculine en 2010. Terrence Malick (To The Wonder), Ridley Scott (The Counselor), Darren Aronofsky (Mother!) et Sam Mendes parient aussi sur l’Espagnol. Qui campe le plus méchant des méchants de la saga James Bond dans Skyfall. Comme la foudre, Bardem surprend toujours, tantôt ying, tantôt yang. Fernando León de Aranoa cherche cette synthèse diabolique pour son Loving Pablo (Escobar). L’acteur aux 5 Goya retrouve ensuite Johnny Depp, dix-sept ans après le long-métrage de Schnabel, dans la tempête de Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar. C’est en mer que l’on retrouve encore Bardem, le vrai, l’engagé, parti avec son frère Carlos pour une campagne de sensibilisation de Greenpeace, sur l’Océan Antarctique. Mais, comme pour tout explorateur, le retour sur terre s’impose après les mondes marins. Asghar Farhadi convoque une autre part d’authenticité de l’acteur dans Everybody Knows, tourné près de Madrid avec le meilleur du cinéma espagnol du moment.
Alors, avant qu’il ne reprenne le large, accueillons ce géant du 7e art pour cette ‘biutiful’ escale nantaise !
Masterclass à l’Opéra Graslin
L’acteur y évoquera son métier d’acteur aux côtés de José Luis Rebordinos directeur du Festival International de Cinéma de San Sebastián. Cet événement phare du séjour de Javier Bardem à Nantes se déroulera sur la scène de l’Opéra Graslin. Ouverte à tous (sur réservation), la masterclass fera l’objet d’une traduction simultanée.
> Mardi 2 avril, 18h | Opéra Graslin
6 films présentés en salle, 1 débat avec les festivalier.es
Pour retracer sa carrière, Javier Bardem a sélectionné 10 films. Six d’entre eux seront présentés par l’acteur (films suivis du symbole [*] ci-dessous).
Les festivalier.es auront la possibilité de découvrir (ou redécouvrir) :
Cinéma Katorza
- Before Night Falls / Avant la nuit [*] (2000) de Julian Schnabel
> lundi 1er avril, 13h40 - Los lunes al sol / Les lundis au soleil [*] (2002) de Fernando León
> lundi 1er avril, 16h20 - Biutiful [*] (2010) de Alejandro González Iñárritu
> lundi 1er avril, 20h30 – projection suivie d’un débat - Mar adentro [*] (2004) de Alejandro Amenábar
> mardi 2 avril, 20h30 - Vicky Cristina Barcelona [*] (2008) de Woody Allen
> mercredi 3 avril, 16h
Opéra Graslin
- Todos lo saben / Everybody Knows [*] (2018) de Asghar Farhadi
> mardi 2 avril, 21h | Opéra Graslin