EDITO

« Tous les chemins mènent au cinéma »

Jusqu’à présent, on disait du cinéma espagnol qu’il n’avait qu’un passé, un beau passé, certes (Buñuel, Bardem, Berlanga…). Depuis la fin des années 90, on peut sans doute commencer à parler d’avenir.

2000-2001 resteront comme les années marquées par le renouvellement des recherches de Julio Medem avec Lucie et le sexe, la vivacité de la mise en scène de Guillermo del Toro (L’échine du Diable) ou Mes chers voisins de Alex de la Iglesia, l’obstination de Montxo Armendâriz à filmer l’histoire collective occultée par le Franquisme et oubliée par la démocratie (Silence brisé). Simultanément, de nouveaux venus comme Achero Mafias (El Bola), ou Marc Recha (Pau et son frère), montraient avec quel dynamisme et quelle singularité le cinéma se réinvente. Toute la gamme des générations, tous les styles se sont manifestés : de grands auteurs reconnus comme Carlos Saura allant effectivement très loin dans de nouvelles directions esthétiques pour montrer la relation de trois mythes de la culture espagnole, Buñuel, Dalí et Lorca dans Buñuel et la table ronde du roi Salomon, Manuel Gutiérrez Aragón, inventant les chemins d’un impossible parcours initiatique dans Visionnaires et Vicente Aranda approfondissant l’exploration de la folie d’amour de la reine Juana.
Ce début du XXIe siècle restera aussi comme la période où le documentaire retrouve en Espagne ses lettres de noblesse. Elías Querejeta, producteur et réalisateur, signe avec Javier Corcuera et Eterio Ortega Santillana Le dos du monde, Assassinat en Février et L’œil de la caméra ; Javier Rioyo et José Luis López Linares, Étrangers à eux-mêmes. Un engagement social et politique certain, mais aussi de l’humour, de la dérision et de la tendresse traversent chacune de ces fictions d’une réalité convulsive.
Si les Goya (l’équivalent des César en France) et le succès international ont couronné le troisième film, Les autres, du jeune Alejandro Amenábar, l’effet d’accumulation est tel qu’il risque de faire oublier de nombreux autres réalisateurs.

Faut-il choisir?

À de rares exceptions près, la programmation de cette 12e édition ne recoupe guère celle des champions du box-office. Il ne faut ni s’en étonner, ni s’en offusquer : les voies de l’innovation sont escarpées comme on le verra pendant ces quinze jours. Pour peu qu’on leur laisse le droit d’exister, elles irriguent ensuite tout le cinéma, et celui-ci en profite d’autant mieux qu’elles sont riches et diverses.

Pilar Martínez-Vasseur

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Zoom sur l’édition

Chronique du 25e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes

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Le Festival dans la presse

Retrouvez le 28e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes dans la presse française et internationale.

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