Si, dans une maison, on laisse une fenêtre ouverte très longtemps, c’est que l’air qui s’y engouffre est bien rafraîchissant en été ou bien chaud en hiver. Nantes respire le cinéma basque depuis 14 ans, un air pur qui monte des Pyrénées pour souffler au printemps sur les bords de Loire.
Chaud ou frais, le cinéma basque nous fait du bien. Nous connaissons par cœur les films d’Álex de la Iglesia ou d’autres réalisateurs basques confirmés. Mais ce vent nous apporte aussi chaque année d’autres aspects fort vivifiants de ce petit pays qui est loin d’être loin. En 2014, nous nous ouvrirons à ses traditions à caractère universel (Lâcher de taureaux), à sa réalité sociale après la fin de la violence (Asier ET moi), à ses femmes d’aujourd’hui et à leur quotidien (Les mains de ma mère), à son histoire comme territoire frontalier entre deux états (Une croix gammée sur la Bidassoa).
Les réalisateurs basques s’envolent parfois même jusqu’à Hollywood pour tisser des liens entre Los Angeles et Donostia/San Sebastián à travers la mémoire (Violet) ; ou démontrent courageusement que le cinéma de genre n’a pas de patrie (Trois 60) ; ou reviennent, finalement, dévoiler la face cachée d’une Espagne qui fait marche arrière et chasse les immigrés (Le rayon), alors qu’après Les lettres d’Alou (Montxo Armendáriz, 1986), on croyait qu’eux aussi étaient des nôtres. Fenêtre, reste ouverte.
Les films de la Fenêtre Basque
Côté longs, le Festival a sélectionné 8 films documentaires et de fiction.
LES COURTS-MÉTRAGES Kimuak de la Fenêtre Basque
La Fenêtre basque propose également une sélection de courts-métrages (Kimuak). Une partie d’entre eux est en compétition pour le Prix du Meilleur Court-Métrage.
Choléra (Cólera), Aritz Moreno, 2013
Choléra : (nom masculin) Maladie contagieuse épidémique aigüe et très grave.
Coupant l’herbe (Zela Trovke), Asier Altuna, 2013
Les Moritat sont des anciennes chansons populaires provenant d’Europe Centrale qui portent sur des crimes. Zela Trovke, provenant de Slovaquie, est l’une d’entre elles. La Holland Baroque Society l’a reprise pour son programme Barbaric Beauty. Main dans la main avec Maite Larburu, violoniste de l’orchestre, on découvre ce que la chanson nous cache.
Démocratie (Democracia) , Borja Cobeaga, 2013
Le PDG d’une entreprise propose un plan audacieux pour garder le moral au beau fixe de ses employés.
Hotzanak, pour votre propre sécurité (Hotzanak, For Your Own Safety), Izibene Oñederra, 2013
Je lui ai dit que j’étais cinéaste… et rien n’a changé. Au milieu de ces paysages l’âme se balade, étrangère à elle-même, insaisissable, à certains moments, à d’autres incertaine de sa propre existence, tandis que le corps est, et est encore, et est toujours jusqu’à ne plus avoir de place pour lui-même.
Minerita, Raúl de la Fuente, 2013
Le Cerro Rico de Potosi (Bolivie) est un territoire sans loi, d’une violence inouïe. Les mineurs risquent leur vie dans les galeries insalubres afin d’extraire de l’argent et du zinc. Ceux qui s’en sortent vivants, se croient tout permis. Minerita est l’histoire de trois femmes travaillant tantôt comme surveillantes, tan-tôt dans la mine, et qui luttent pour survivre dans cet enfer. Leur seule arme, le courage… et la dynamite.
Une heure, un pas (Una hora, un paso), Aitor Iturriza et Bernat Gual, 2013
Juan est un citoyen espagnol incarcéré dans une prison en Egypte depuis 17 ans. À ce moment précis de sa vie, il a écrit deux recueils de poèmes, il s’est marié, il a eu une fille et croit toujours à un possible retour en Espagne. Une équipe de journalistes va en prison pour l’interviewer sans soupçonner que quelque chose de terrible est sur le point d’arriver.
Une histoire politique (A political story), Lander Camarero, 2013
Pour son projet de fin d’études, Lauren C. Carroll, étudiante en cinéma au New York Film Institute décide, à l’opposé de ses camarades de promotion, de faire abstraction des loisirs et de réaliser un travail politiquement engagé.