A l’occasion de la ressortie du film culte du réalisateur espagnol Luis García Berlanga, Le bourreau (El verdugo) sera programmé en version restaurée au Cinématographe, le mercredi 17 décembre 2014 à 20h30. La séance sera présentée par Pilar Martínez-Vasseur, co-directrice du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes et Professeur en Histoire et Civilisation de l’Espagne Contemporaine (Département d’Études Hispaniques-UFR de Langues).
*Prix de la Critique Internationale, Venise 1963.
Espagne/Italie – 1963 – 1h27 – N&B – VOSTF – version restaurée
avec José Isbert, Nino Manfredi, Emma Ruiz Penella, José Luis López Vázquez…
Synopsis : Carmen est la fille d’Amadeo, le bourreau de la ville de Madrid. Tous les garçons qu’elle connaît finissent par la quitter dès qu’ils apprennent la profession de son père. José Luis est un employé des pompes funèbres qui souffre des mêmes déboires avec les femmes. La rencontre des deux hommes débouchera sur le mariage de José Luis avec Carmen. Amadeo tentera de convaincre son gendre d’accepter le poste de bourreau qu’il laisse vacant.
Pratique :
PLEIN TARIF 5,00 €
TARIF REDUIT 3,50 € (carte Cezam, Tourisme et Loisirs, CARTS, Université Permanente)
TARIF REDUIT 3,00 € (scolaires, étudiants, demandeurs d’emploi, bénéficiaires RSA, CartS, Carte Blanche)
Cinématographe
12 bis Rue des Carmélites
44000 Nantes
www.lecinematographe.com
Luis García Berlanga
Fils d’un propriétaire foncier, Luis García Berlanga suit des études chez les jésuites à Valence et en Suisse. En 1941, il s’engage dans la Division Azul qui combat avec les Allemands sur le front russe. De retour en Espagne, il étudie le droit, les lettres et la peinture avant d’entrer, en 1947, à l’Instituto de Investigaciones y Experiencias Cinematográficas. Il en sort avec la première promotion, en 1949.
Considéré comme un maître par ses pairs espagnols, Luis García Berlanga est l’auteur d’une œuvre qui ne se rattache à aucune école. Les cinéphiles se souviennent de son premier film, Ce couple heureux (1951), réalisé en collaboration avec Juan Antonio Bardem, un autre monstre sacré du cinéma espagnol durant le franquisme. Suit Bienvenue, Monsieur Marshall (1952), toujours d’après un scénario coécrit avec Bardem. Cette aimable satire de la société espagnole obtient un certain succès au Festival de Cannes. C’est sans compter la censure du régime. Les Jeudis miraculeux (1957) sont ainsi bloqués durant quatre ans.
A partir de Placido (1961), le cinéaste entame une collaboration fructueuse avec le scénariste Rafael Azcona. Ensemble, ils construisent une œuvre grinçante, anticonformiste, qui met le plus souvent en scène des personnages dérisoires bercés par l’illusion de la réussite sociale. El Verdugo – Le Bourreau (1963), qui ridiculise le principe de la peine de mort, connaît encore de sérieux problèmes de censure, et le cinéaste doit attendre Grandeur nature (1974) pour véritablement se relancer. Une fois le régime de Franco disparu, Luis García Berlanga retrouve sa veine anarchiste avec La Carabine nationale (1977), fable grotesque qui ne pardonne rien aux anciennes mœurs politiques espagnoles.