Les Voyages extraordinaires du cinéma basque à Nantes
Grâce à cette section, créée il y a plus de 20 ans par le Gouvernement basque à travers l’Institut Etxepare, Nantes est l’une des villes européennes où le cinéma basque a été le plus vu et apprécié. Disons, pour citer Jules Verne, que le cinéma basque a fait de très nombreux “Voyages extraordinaires” dans la ville qui l’a vu naître. De grands noms du cinéma basque ont visité les salles du Katorza pour présenter leurs œuvres et échanger avec un public cinéphile et curieux.
La récolte de cette année est de taille et riche en nouveautés. D’abord, avec Koldo Almandoz et sa série en langue basque, qui n’est autre qu’un polar basque intelligent aux arômes côtiers. Puis avec Leire Apellaniz, réalisatrice et productrice à la trajectoire originale et courageuse : on le voit dans Canto cósmico, co-réalisé avec Marc Sempere, et dans L’esprit sacré / Espíritu sagrado, film multi-primé de Chema García Ibarra.
Les repentis / Maixabel, production basque réalisée par Icíar Bollaín, a été l’un des films de l’année en Espagne et nombre de ses projections ont été de véritables événements sociologiques dus à la bonté et l’intelligence de Maixabel Lasa, qui prête son prénom au film. Maider Oleaga a déjà prouvé son talent dans la non-fiction, mais dans Kuarkt Valley, elle approche avec sensibilité et respect un lieu de cinéphilie pour en faire un lieu de mémoire. Dans Ilargi guztiak, Igor Legarreta fait le pari du genre pour réinterpréter le vampirisme sous un regard aussi beau que surprenant. Enfin, les Kimuak, sélection annuelle des meilleurs courts basques, sont au rendez-vous avec un film qui se distingue : Heltzear de Mikel Gurrea, premier court-métrage en langue basque en compétition au Festival de Venise.
Longue vie donc aux Voyages extraordinaires auxquels nous invite le cinéma basque dans son périple annuel à Nantes. Des voyages allers et retours.
Joxean Fernández