Chaque année, depuis dix-sept ans, une journée d’étude est proposée en amont du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes afin de renforcer les liens entre l’enseignement et la recherche autour du cinéma et du rôle de ce dernier dans les actions éducatives auprès des élèves, des étudiants et des enseignants. Cette journée est ouverte à tous les enseignants et à l’ensemble de la communauté universitaire (étudiants en formation professionnelle [Master Formation aux Métiers de l’Enseignement], étudiants chercheurs [Master Recherche], professeurs stagiaires, professeurs titulaires du public et du privé) ainsi qu’aux représentants du Département de Loire-Atlantique. Les participants assistent à la projection d’un film en version originale. Cette projection est suivie d’une leçon de cinéma et d’une analyse filmique proposées par des enseignants-chercheurs, spécialistes de la question. Le/la réalisateur/trice est présent(e) lors de cette rencontre pour échanger avec le public autour de la genèse de son œuvre.
Le samedi 26 janvier 2019 aura lieu la 17e journée d’étude « Le cinéma en classe d’espagnol »,
autour du long-métrage Campeones (Champions), en présence du réalisateur Javier Fesser et de l’actrice Athenea Mata.
Synopsis : Marco occupe le prestigieux poste d’entraîneur-adjoint de l’équipe d’Espagne de basket. Mais son mauvais caractère lui pose problème. Après une série de déconvenues dont il est le seul responsable, Marco se retrouve à devoir coacher une équipe composée de joueurs avec un handicap mental.
Notice biographique du réalisateur
Né à Madrid en 1964, Javier Fesser est un réalisateur, écrivain et publicitaire espagnol. Après avoir étudié la communication, il fonde Línea Films en 1986, une maison de production spécialisée dans la publicité. Il est connu pour ses films Camino (2008) – qui a remporté 6 Goya dont ceux du Meilleur Film, Meilleur Réalisateur et Meilleur Scénario Original, Agents Super Zero (2014) et son court métrage Bienvenidos (2015).
Entretien avec Javier Fesser
D’où vous est venue cette histoire ?
« C’est l’histoire qui est venue à moi plutôt que l’inverse. J’ai lu le scénario original et je suis tombé amoureux des personnages. C’est surtout parce que je voulais voir ce film dont le sujet me touchait profondément que j’ai eu envie de le réaliser. Tous les personnages ont une telle capacité à provoquer l’émotion et le rire que je ne voyais pas de meilleure manière de toucher le public que de le faire rire tout en l’émouvant. Et si en plus les spectateurs rentrent chez eux le cœur serré… Je crois de plus en plus à la force des personnages autant qu’à celle de l’histoire, c’est pour cette raison que cela m’a fasciné d’approfondir chacun d’entre eux et de mettre en avant leurs différences et leurs particularités. »
En 2000, lors des Jeux paralympiques de Sydney, l’équipe de basket espagnole de sport adapté* a été condamnée pour avoir fait jouer des faux déficients intellectuels. Connaissiez-vous cette histoire ?
« Bien sûr. C’est d’ailleurs sûrement une des raisons qui m’a poussé à tourner ce film. Cette histoire m’a beaucoup marqué et j’y ai tout de suite pensé quand j’ai reçu le scénario de Champions. Cela a renforcé ma décision de ne faire le film que s’il était authentique, donc tourné intégralement avec des acteurs réellement handicapés, et non avec des acteurs qui jouent le handicap. »
« Des choses se passent dans notre société par méconnaissance, ignorance ou par peur. Et une des grandes injustices provoquées par l’ignorance est le mauvais traitement infligé à certaines personnes par peur de leur différence. Je pense que ce film donne des pistes pour savoir comment se comporter avec des gens différents. »
Javier Fesser, réalisateur de Campeones
Presse
«Esta historia sobre un equipo de baloncesto formado por personas con discapacidad intelectual provoca un juego de miradas con el espectador. Se niega a caer en la compasión y nos propone una mirada sobre la belleza de la diferencia. » Enrique F. Aparicio, la Academia del ciné español
«Es muy divertida, a ratos divertidísima, y retrata a unos personajes que destilan humanidad, dignidad, bonhomía y generosidad. » Alberto Luchini, El Mundo-metropoli