Cycle « L’Aragon, terre de cinéma »

L’ARAGON, TERRE DE CINÉMA

Pour attirer l’attention de quiconque vit hors de ses frontières – frontières toutes relatives par ailleurs – l’Aragon peut compter sur de nombreux arguments. Parmi ceux-ci, le cinéma, avec tout le poids que lui confèrent bien des noms illustres, mérite une mention spéciale. Seul l’Aragon peut se vanter d’avoir vu naître quelques-uns des rares cinéastes espagnols qui ont su donner une dimension internationale à leurs œuvres.

Segundo de Chomón, originaire de Teruel et artisan infatigable, est un des pionniers du cinéma en Espagne. Il a appris dans les ateliers de Méliès les techniques de coloriage et d’éclairage et les trucages qu’il a ensuite mis au service de son imagination créatrice à Barcelone, Paris, Turin…

Quelques années plus tard, Florián Rey s’est inspiré du modèle narratif élaboré par le cinéma américain pour construire des histoires basées sur des thèmes populaires dont l’expression la plus aboutie est La aldea maldita (1929).

On ne saurait passer sous silence l’éminente figure de Buñuel, peut-être l’Aragonais le plus célèbre du XXe siècle. Le Festival du Cinéma Espagnol de Nantes offre cette année la possibilité de le redécouvrir sous différents angles, avec le documentaire de Javier Rioyo, A propos de Buñuel (2000), la fiction de Carlos Saura Buñuel et la table du roi Salomon (2001), l’exposition Buñuel, une girafe et surtout, avec son chef d’œuvre, primé à Cannes, Viridiana (1961).

Enfin, Carlos Saura, l’autre figure du cinéma aragonais, sera également à Nantes. Dans Goya, réalisé il y a trois ans, il avait confié au regretté Francisco Rabal le rôle du génial peintre aragonais. Son dernier film, Buñuel et la table du roi Salomon, est un hommage très personnel à son maître et ami.

Il est temps de raccourcir les distances entre Nantes et l’Aragon ; un premier pas a déjà été fait en ce sens l’an passé avec la remise du Prix Jules Verne au réalisateur aragonais, José Luis Borau pour son film Léo (2000).