EDITO

« LIRE DE PLUS PRÈS LE CINÉMA ESPAGNOL POUR VOIR PLUS LOIN »

 

LE CINÉMA ESPAGNOL BOUGE ENCORE !

Alors qu’on le dit souffrant, il nous a offert cette année de grands moments de bonheur. Flash-back sur les événements marquants et les évolutions majeures du millésime 2002 à travers une programmation qui ne compte pas moins de 37 films.
C’est à la lumière des transitions amorcées qu’on peut lire le bilan 2002 : 8 millions de spectateurs de moins qu’en 2001 ; les recettes étant pas­sées de 110 à 75 millions d’euros, soit une diminution de 32 %. Le ciné­ma espagnol, faute d’un soutien suffisant du gouvernement (3 fois moins de subventions qu’en Italie et… 14 fois moins qu’en France) arrive diffi­cilement à faire face au géant américain qui occupe 85 % des écrans de la Péninsule. Liée donc tout à la fois à la crise du financement, à l’hégé­monie des multiplexes et au rajeunissement des spectateurs, cette éro­sion de la production nationale n’est pas une bonne nouvelle et elle ne concerne pas uniquement l’Espagne. Toutefois, tel l’Audimat pour la télé­vision, ces chiffres ne rendent, paradoxalement, pas compte de l’impor­tance de cette cinématographie (120 longs métrages produits en 2002 pour 102 en 2001) et occultent leur apport qualitatif.

ALMODÓVAR ET LES AUTRES

Les stars de l’année ont été Les lundis au soleil (Fernando León de Aranoa), L’autre côté du lit (Emilio Martínez-Lázaro), Parle avec elle (Pedro Almodóvar). Des cinéastes forts éloignés dans leurs propos respectifs, dans leurs carrières, dans leurs univers. Les lundis au soleil, le film le plus récompensé aux Goya (équivalent des César en France) dépeint le quotidien d’anciens ouvriers d’un chantier naval en Galice, condamnés au chômage de longue durée. Sous ces airs pessimistes, cet exil intérieur des condamnés à survivre dans les marges est montré avec un humour étonnant où le burlesque côtoie le drame et la comédie. À travers un scénario différent, c’est un peu ce qu’Almodóvar raconte dans Parle avec elle : comment rester soi-même coûte que coûte, même quand on n’a rien et qu’on est laissé pour mort dans une clinique de Madrid. Comment on survit et comment on peut alors rejoindre les autres – la communauté des danseurs pour l’héroïne de Parle avec elle, celle des ouvriers au chômage dans Les lundis au soleil, celle des hommes en somme.

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Chronique du 25e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes

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Le Festival dans la presse

Retrouvez le 28e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes dans la presse française et internationale.

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