Marisa Paredes

Actrice incontournable du cinéma espagnol, érigée en muse par Pedro Almodóvar, Marisa Paredes arbore tout juste la vingtaine, à la sortie de l’École d’Art Dramatique, lorsqu’elle émerge au théâtre sur les scènes madrilènes. La chute du franquisme a laissé place à la brise de liberté de la Movida qui souffle sur la capitale entre les années 1970 et 1990 et emporte avec elle une jeune actrice encore bohème des planches au grand écran, après un détour par quelques séries télévisées. En 1986, Tras el Cristal d’Augustí Villaronga révèle au grand public une Marisa Paredes dans la fleur de l’âge dont l’allure impeccable et le charisme inégalable signeront une carrière prospère de plus de soixante-dix longs-métrages. C’est enfin Talons aiguilles de Pedro Almodóvar qui marque un tournant décisif dans la carrière de l’actrice en faisant d’elle tout à la fois la « réplique féminine » du réalisateur et l’une des actrices les plus convoitées du monde entier.

Le Festival s’est précocement fait la vitrine de son talent en projetant dès ses premières éditions quelques-uns des classiques du cinéma espagnol de Trueba (Ópera prima), Armiñan (Carola de día, Carola de noche), Borau (Tata mía) ou encore Chávarri (Les Bicyclettes sont pour l’été) dans lesquels elle brillait déjà. En elle, le public nantais reconnaît surtout l’éternelle « chica Almodóvar » qui incarne avec fougue des rôles dramatiques de femmes à la fois fortes et brisées dans les six films du réalisateur qui ont tous et à maintes reprises été projetés à Nantes. En 2019, le public la retrouve dans le film Petra de Jaime Rosales où elle s’est une nouvelle fois réinventée et au succès duquel elle a largement contribué – le film remporte le prix Jules Verne du Meilleur Film et le prix du jury Jeune. C’est cette brillante carrière que le Festival avait en 2010 mise une première fois à l’honneur en laissant carte blanche à l’actrice pour présenter quatre films qui avaient marqué son parcours, avant de la choisir comme emblème de son trentième anniversaire. En 2020 et 2021 elle est l’égérie noire et blanche intemporelle des deux affiches conçues pour la 30^e édition et celle de la couverture de l’ouvrage sur l’histoire du Festival, tandis que ses retrouvailles longuement attendues avec le public nantais se préparent pour le printemps 2021.

Films projetés au Festival :

Petra de Jaime Rosales (2018) / 2019   > Prix Jules Verne & prix du jury Jeune 2019

La piel que habito de Pedro Almodóvar (2011) / 2016

Frío sol de invierno de Pablo Malo (2004) / 2005

Hable con ella de Pedro Almodóvar (2002) / 2003-2006-2007-2014

Salvajes de Carlos Molinero (2001) / 2010*-2021*

El Espinazo del diablo de Guillermo del Toro (2001) / 2002-2008

Leo de José Luis Borau (2000) / 2001-2008-2013   > Prix Jules Verne 2001

Todo sobre mi madre de Pedro Almodóvar (1999) / 2000-2009

La flor de mi secreto de Pedro Almodóvar (1995) / 1996-2021*

Trois vies et une seule mort de Raoul Ruiz (1995) / 2010*

Tacones lejanos de Pedro Almodóvar (1991) / 2010*

Tata mía de José Luis Borau (1986) / 2008

Tras el cristal de Agustí Villaronga (1985) / 2004-2010*

Las Bicicletas son para el verano de Jaime Chávarri (1983) / 1996-1998

Ópera prima de Fernando Trueba (1980) / 2003-2018

El Mundo sigue de Fernando Fernán Gómez (1965) / 2016

Titre (année de sortie) / Année de projection au Festival   * film présenté par l’invitée