Costa-Gavras

Originaire de Grèce, Costa-Gavras quitte son pays natal à dix-neuf ans en raison des prises de position anti-royalistes de son père. Après des études de lettres à la Sorbonne et à l’IDHEC, il devient assistant réalisateur pour des cinéastes français de premier plan tels que Henri Verneuil, René Clément ou encore Jacques Demy. Il se lance ensuite dans l’écriture de son premier film, Z (1969), en collaboration avec Jorge Semprún. Fort de deux prix à Cannes, de l’Oscar du meilleur film en langue étrangère ou encore d’un Golden Globe du meilleur film étranger, Costa-Gavras voit avec Z sa carrière lancée et impose sa vision du cinéma politique dont il deviendra une référence incontournable. Il réalise de nombreux longs-métrages parmi lesquels L’Aveu (1970), État de siège (1973), Missing (1982), Eden à l’ouest (2002) et Le Capital (2012). Il est par ailleurs depuis 2007 le président de la Cinémathèque française, fonction qu’il avait déjà occupée dans les années 80.

Costa-Gavras est l’invité d’honneur du Festival en 2013 : il choisit pour sa carte blanche trois films espagnols implicitement engagés contre la censure franquiste, El verdugo de Luis García Berlanga, El Ángel exterminador de Luis Buñuel et Cría cuervos de Carlos Saura. Les films de Costa-Gavras évoquent eux aussi, avec un humour noir et une forte charge critique, la nécessité pour les individus de lutter contre une société qui les opprime. Il a également profité de cette carte blanche pour présenter Les deux mémoires, de son ami et scénariste Jorge Semprún, ainsi que l’un de ses films, Eden à l’ouest. À l’issue de la projection, ce sont près de quatre-cents personnes qui ont assisté à sa master class à l’espace Cosmopolis, animée par Nathalie Nézick et Emmanuel Larraz. Trois ans plus tard en 2016, à l’occasion de la sortie en DVD d’un coffret de neuf de ses films, il donne deux conférences organisées par le Festival et reçoit la médaille de l’université de Nantes par laquelle il se dit « profondément touché », en raison du lien avec la jeunesse qu’elle symbolise.