La Navarre, terre de contrastes
En collaboration avec l’Institut Navarrais des Arts Audiovisuels et de la Cinématographie (INAAC), le Festival met cette année la Navarre à l’honneur, tout juste quatre siècles après le décès d’Henri IV. Partez à la rencontre d’une communauté autonome dont le patrimoine lui vaut d’être comparée à un continent en miniature. Au carrefour des influences méditerranéenne, atlantique, montagnarde et continentale, cette authentique terre de contrastes, chargée d’Histoire, dispose de richesses culturelles et paysagères uniques qui font d’elle un espace propice au tournage d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles.
Le cinéma de l’authentique
Que ce soit en luttant contre l’invasion des Wisigoths et des Francs de Charlemagne ou en résistant aux changements imposés par la révolution industrielle, la Navarre a toujours cherché à conserver son caractère authentique, ses traditions et sa culture. Cet attachement au passé, le réalisateur Montxo Armendáriz le fait transparaître en 1984 dans son long-métrage Tasio inspiré de la vie d’un ancien charbonnier, Anastasio Otxoa. Autre source d’inspiration : le village où bals ruraux, messes en l’église d’Eraul et autres parties de pelote au Frontón de Viloria (club navarrais) nous plongent dans la vie de la Navarre d’antan et de ses habitants. Des hommes au caractère fort mais festif, fiers de leurs origines et soucieux de transmettre leurs traditions. Un désir qui perdure comme en témoigne Nömadak Tx du réalisateur Raúl de la Fuente, sorti en 2006, où deux joueurs de txalaparta, un instrument de musique basque, partent aux quatre coins de la planète pour le faire connaître et partager ainsi leur culture. Un sentiment identitaire que l’on retrouve dans Cosmos de Diego Fandos à travers la volonté du protagoniste de redonner une patrie à un inconnu qui n’en a plus.
Une terre d’Histoire(s)
La Navarre est un territoire clairsemé de chemins qui ont fait son histoire et renforcé ses traditions. Le plus connu est sans conteste le chemin de Santiago (Saint-Jacques de Compostelle) sur lequel on trouve la majeure partie du patrimoine historique et architectural de Navarre. A l’image du monastère San Salvador de Leire ou de l’église San Pedro de la Rúa, la plus grande et ancienne d’Estella, région sud-ouest où les films Tasio** d’Armendáriz et Sous les étoiles / Bajo las estrellas de Félix Viscarret ont été tournés. Le chemin de Santiago se divise en deux routes secondaires : la ruta del Ebro rejoignant la Catalogne et la ruta del Baztan qui mène à Pampelune, capitale de la Navarre, mondialement connue pour ses fêtes de San Fermín et les « encierros » (lâchers de taureaux dans les rues de la ville). Au-delà du caractère festif de Pampelune, un nombre important de cinéastes et d’écrivains ont souhaité rappeler par leurs travaux que la ville a également été le théâtre d’évènements sombres. Dans son documentaire Ezkaba. La grande évasion des prisons franquistes / Ezkaba. La gran fuga de las cárceles franquistas, Iñaki Alforja traite de l’emprisonnement de nationalistes basques et de républicains au fort de San Cristóbal pendant la dictature franquiste et de leur exécution à la Vuelta del Castillo pour avoir tenté de s’évader.
De Navarre et d’ailleurs
Le cinéma navarrais ne se limite pas aux frontières de cette communauté autonome. S’il s’en inspire parfois, à l’image du court-métrage*** Notes sur l’Autre / Notes on the other (en compétition pour le Prix du Meilleur court-métrage) dans lequel le réalisateur Sergio Oksman revient sur la fascination exercée par Pampelune sur l’écrivain Hemingway, il se tourne également vers l’extérieur. Ainsi, dans Paisito d’Ana Díez, l’intrigue nous mène entre l’Espagne et l’Uruguay où le putsch des années 70 a divisé les cœurs. Regarder et comprendre l’Autre est aussi le propos du documentaire réalisé par Helena Taberna, Etrangères, au travers de portraits de femmes immigrées dans la capitale espagnole. Outre l’espace, voyagez dans le temps avec Le ciel tourne / El cielo gira de Mercedes Álvarez et revivez les évènements qui ont fait le monde tel qu’il est à présent. Que ce soit en dressant le portrait d’un anarchiste hors du commun ayant subtilisé des millions à une grande banque mondiale dans Lucio, documentaire de José Mari Goenaga et Aitor Arregi ou en vous faisant partager le quotidien d’une femme tiraillée entre l’assouvissement de ses désirs et le respect des valeurs conservatrices dans On verra demain / Hoy no se fía, mañana sí de Fernando Avizanda, les films navarrais, sans exception, vous invitent à l’évasion.
Les 11 films du cycle
- Le ciel tourne / El cielo gira de Mercedes Álvarez (2004)
- Cosmos de Diego Fandos (2008)
- Etrangères / Extranjeras de Helena Taberna (2003)
- Ezkaba de Iñaki Alforja (2006)
- Lucio de Aitor Arregi et José Mari Goenaga (2007)
- Nevando voy de Maitena Muruzabal et Candela Figueira (2008)
- Nömadak Tx de Raúl de la Fuente (2006)
- On verra demain / Hoy no se fía, mañana sí de Francisco Avizanda (2007)
- Paisito de Ana Díez (2008)
- Sous les étoiles / Bajo las estrellas de Félix Viscarret (2007)
- Tasio de Montxo Armendáriz (1984)
Les 8 courts-métrages du cycle présents dans
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« La Navarre, côté courts »
- 75 mètres, Daniel Castro
- Boutons, Julio Mazarico
- Chansons d’hiver, Félix Viscarret
- Ils ne grandissent pas, José Luis Roig
- Notes on the other, Sergio Oksman
- Patesnak. Un conte de Noël, Iñaki Elizalde
- Sainte Nitouche, Imanol Rayo
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La Nuit Fantastique
- Gartxot, Asisko Urmeneta et Juanjo Elordi
- Zombies & Cigarettes, Iñaki San Román et Rafa Martínez